Meilleurs Voeux 2015

Il est de coutume de souhaiter ses vœux en début d’année. L’actualité sanglante rend cet exercice particulièrement délicat et paradoxal. Nous sommes, désormais, manifestement en guerre et l’avenir de notre monde est brutalement assombri. Cette guerre est insidieuse : ce ne sont pas deux armées qui sont confrontées l'une à l'autre, mais deux mondes, deux conceptions de l'humanité, la démocratie contre la théocratie, la liberté contre l’obscurantisme.

Je vous souhaite donc pour 2015 de continuer à combattre pour préserver nos libertés. La liberté d’expression tout d’abord, la liberté de la presse ensuite, la liberté de s’aimer, la liberté de ne pas se cacher derrière un voile, la liberté syndicale, la liberté associative, la liberté politique, la liberté de voter…

Je vous souhaite de vivre pleinement et de mettre en avant vos racines et votre culture, non pour rejeter l’autre et la diversité, mais pour affirmer votre différence et accepter ainsi celle de l’autre. Le Cap-Sizun peut-il rester le seul pays de Bretagne, peut-être un des plus bretonnants, à ne pas offrir un apprentissage bilingue du Breton ? L’apprentissage d’une langue n’exclut nullement l'usage d’une autre. Parler le Breton n’a jamais empêché de parler l’anglais ou tout autre langue.

Cet argument controuvé émane d’ailleurs souvent de personnes ne connaissant que le Français et mettant sur le compte du Breton (qu’elles ne parlent, d’ailleurs, pas ou plus) leurs propres incapacités. Mais à vrai dire, est-on sûr que le fait que tout le monde devrait parler l’Anglo-Américain, apporterait vraiment une garantie contre les poussées nationalistes et les intégrismes…

J’ai, par ailleurs, du mal à imaginer que l’ouverture d’une école puisse constituer un risque pour la viabilité des autres écoles du territoire :

• D’une part, parce qu’un certain nombre d’enfants du Cap est déjà scolarisé hors du Cap-Sizun au sein des filières bilingues.
• D’autre part, parce qu’il s’agit d’une démarche démocratique permettant de garantir une alternative aux familles. N'est-elle pas consubstantielle de la liberté d'enseigner ? En poussant l'argument des frileux de l'enseignement du breton à son paroxysme, cela conduirait, par exemple, à vouloir la fermeture des écoles confessionnelles, au prétexte que leur existence ferait chuter les effectifs des classes publiques.
• Pour ma part, je pense qu’il y a de la place pour tous les enseignements à condition qu’ils soient respectés et qu’ils respectent les différences. Et pourquoi pas un enseignement confessionnel islamique si lire et comprendre le Coran permettaient de fourbir des armes contre l’intégrisme ?

Alors passéiste l’enseignement de la langue bretonne ? Avant 1976, aucun enfant n’était scolarisé en breton. En 2015, plus de 13 000 enfants suivent un enseignement en breton. Ce chiffre connaît une progression constante de 2 à 6 % par an ces 5 dernières années. Dés lors, lequel de celui qui refuse l’enseignement du breton ou de celui qui le promeut, illustre-t-il le mieux le futur ?

Pour le Cap-Sizun, je souhaite, je nous souhaite, que nos édiles prennent pleinement conscience qu’on est plus fort ensemble que seul. Aujourd’hui, quand on parle de mutualisation, n'entend-on pas hurler les défenseurs des communes, quand on parle de rapprochement entre communautés de communes, n'entend-on pas mugir à la mort du Cap-Sizun ? Mais comment fait-on pour limiter le montant de la dette Française (2 032 milliards d’euros soit 95% du PIB) ? Peut-on croire que les collectivités puissent ne pas être concernées par une baisse de la dette alors qu’elles représentent 21 % de la dépense publique ? Pour continuer à offrir un niveau de service équivalent, n'est-il pas vital de se regrouper afin de limiter les coûts de structure ? C’est là un paradigme universel. Le Cap-Sizun existait bien avant la création de la communauté de communes. Il survivra naturellement même s’il est intégré à un ensemble plus vaste.

Pour Audierne, je souhaite des projets…

A vous tous, ainsi qu’à vos proches, je vous souhaite la meilleure année possible. Qu’elle vous apporte la santé, la joie et réussite dans vos entreprises, mais surtout la chance de continuer à vivre en liberté dans un état de droit.